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Thierry Escaich
LE SOUFFLE DE L’ÂME

Chœur de chambre Dulci Jubilo dirigé par Christopher Gibert Thomas Ospital à l’Orgue de l’église Saint-Eustache

Sortie le 10 novembre 2023 – simple CD – référence : AN0007 – durée totale : 59’ Label : Anima Nostra – Distribution : Bayard Musique

En 1993, Thierry Escaich faisait scandale avec sa première œuvre vocale, Ad ultimas laudes pour douze voix mixtes. En cause : le poème choisi, les Litanies de Satan de Charles Baudelaire (extraites des Fleurs du mal).

Or cette pièce incantatoire jusqu’à la violence est avant tout une interrogation sur le sacré et une supplique dans la détresse. Les années suivantes regorgeront de pièces instrumentales ou vocales évoluant dans le même univers de ténèbres. Tel est en partie le cas avec ce nouvel opus alternant entre l’ombre et la lumière. [extrait édito de Claire Delamarche]

Le souffle de l’âme, c’est un chemin de musique marqué par la générosité abrasive du discours, le rapport charnel au son. L’harmonie des sons et des sens dans l’œuvre de Thierry Escaich, mise en résonance avec le chant grégorien, véritable genèse inspiratrice du compositeur, produit chaleur et densité du discours.

Les Trois motets alternent des antiennes grégoriennes avec des poèmes d’Alain Suied, méditations sur le sens de la vie et la profondeur de notre existence. La Messe Romane à double- chœur et grand orgue offre une palette de couleurs vocales et instrumentales variées et jouant sur les espaces, avec comme fondamentaux l’idée d’une vocalité grégorienne sousjacente.

L’Évocation IV pour orgue seul prolonge cette idée en se basant sur l’hymne Verbum supernum, chanté en incipit par les hommes du chœur de chambre Dulci Jubilo. Tout cela s’inscrit dans un discours musical limpide et profondément humain.

Enfin, le Magnificat du ton pérégrin parachève le programme comme une résonance à tout ce qui a été vécu, et un retour aux origines, à la racine. Le chœur de femmes alterne le grégorien psalmodié avec des commentaires improvisés à l’orgue par Thomas Ospital. Ce cantique de la vierge Marie, souffle de vie d’une âme exaltée, est caractérisé par l’effusion d’un intense bonheur transcrit par les riches et subtiles couleurs sonores, quasi orchestrales de l’orgue de l’église Saint-Eustache.

Le souffle de l'âme, c'est la temporalité, les langages, les époques différentes des créateurs qui s'entrechoquent tout au long du programme. Pour mieux nous dévoiler "de grands liens musicaux au service de pensées analo- giques, liées par un fil invisible". Quels meilleurs interprètes pour ces œuvres que Thomas Ospital (titulaire de l'orgue de Saint-Eustache à Paris), et que les jeunes voix de l'ensemble Dulci Jubilo, dirigé par Christopher Gibert.

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